Société de l'Information Psychiatrique

 

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Formation des pédopsychiatres : encore des questions en suspens (DGOS)

Le 2 février 2017
PARIS, 2 février 2017 (APMnews) – La directrice générale de l’offre de soins (DGOS), Anne-Marie Armanteras de Saxcé, a indiqué mercredi que plusieurs questions étaient encore ouvertes sur la question de la formation des pédopsychiatres dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, lors d’une audition organisée par la mission sénatoriale sur la psychiatrie des mineurs en France.

Cette mission d’information a été constituée fin novembre 2016 (cf APM MH1OH1GAC). Elle est rapportée par le radical de gauche Michel Amiel (RDSE, Bouches-du-Rhône). Elle a déjà procédé à plusieurs auditions (cf APM MH7OIJMO1APM VL3OJKPY1APM MH0OJPMPFAPM MH1OK00V2APM VL7OK13REAPM VL0OK198PAPM VL3OKCE78APM MH7OKC8IW et APM LD2OKQYZR) et doit rendre son rapport en avril.

Lors de cette audition, la directrice générale de l’offre de soins a d’abord dressé un état des lieux de l’offre, de l’activité et de la démographie médicale de la psychiatrie infanto-juvénile (cf APM MH0OKPDWI).

Elle est également revenue sur la question de l’attractivité de la formation de la spécialité de pédopsychiatres.

Fin janvier, 14 organisations représentant les internes, les étudiants en psychiatrie et les psychiatres ont demandé le maintien de l’option de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent pour le diplôme d’études spécialisées (DES) de psychiatrie dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales (cf APM VL3OKFZYC).

Dans le cadre de cette réforme « en cours », la maquette du diplôme d’études spécialisées (DES) de psychiatrie « n’est pas encore stabilisée et est encore en travail », a expliqué Anne-Marie Armanteras de Saxcé aux sénateurs.

« L’ensemble des professionnels, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et nous-même sommes encore en réflexion et en concertation, par exemple, sur le nombre de stages prescrits en pédopsychiatrie », a-t-elle expliqué. « Durant les quatre ans [du DES], la question du nombre de stages est ouverte », a-t-elle renchéri.

Vers une option plutôt qu’un co-DES, mais rien n’est tranché

« Nous sommes dans une période où nous devons joindre toutes les réflexions des professionnels de la pédopsychiatrie, des enseignants de pédopsychiatrie pour nous poser la question de l’attractivité et des conditions d’exercice de la formation », a-t-elle détaillé. « Cela n’est pas encore tranché », mais l’option retenue est plutôt celle de l’option de pédopsychiatrie, a-t-elle ajouté. Elle serait « bien d’un an » et serait « faite au terme du DES (de 4 ans), dans le cadre d’une cinquième année », a-t-elle expliqué. Il n’y aurait « pas de réduction de la durée de formation par rapport à l’organisation actuelle », a-t-elle ajouté.

Fin 2016, les pédopsychiatres universitaires ont demandé la création d’un co-DES « un peu tardif » par rapport aux « réflexions en cours sur le 3e cycle et depuis les discussions ont montré les difficultés d’organisation de ce co-DES », a rapporté Anne-Marie Armanteras de Saxcé. Les premiers semestres de formation du co-DES (qui réunit deux spécialités) sont communs mais donnent lieu à la délivrance d’un diplôme distinct, précise-t-on.

« La création de ce co-DES supposerait qu’il y ait dans le territoire suffisamment d’unités encadrées par des pédopsychiatres universitaires spécialistes pour encadrer les internes », a-t-elle pointé.

« Nous avons, notamment dans le cadre d’un comité de pilotage de psychiatrie, mis cette question sur le devant des points à l’ordre du jour » et donc « nous avons deux prochains rendez-vous avec les représentants de la discipline côté universitaire et non universitaire », le Pr Benoît Schlemmer, qui coordonne l’élaboration des maquettes et qui a coordonné la réforme des études médicales, « pour reprendre et développer ses réflexions ».

Il faudra « aboutir à une solution qui remettra dans les différentes régions françaises davantage sur le devant de la scène la problématique universitaire », a-t-elle indiqué.

« Derrière cette revendication, il y a cette question […] de l’incarnation de la discipline dans des universités où il n’y a pas d’universitaires », a-t-elle renchéri. « Si nous n’attrapons pas cette question à bras-le-corps, il y aura toujours cette spirale descendante: comme il n’y a pas d’enseignants, on a des difficultés à organiser la formation. Comme on a des difficultés à organiser la formation, on a moins d’attractivité pour susciter des vocations auprès de jeunes gens qui se sont inscrits en psychiatrie et qui, sauf à changer de région, ne peuvent pas se destiner à la filière [de pédopsychiatrie] », a-t-elle détaillé.

Sur les discussions relatives au nombre de stages, elle a expliqué qu’en répartissant le nombre de stage dans le 2e cycle et le 3e cycle, cela permettrait d’arriver « à assurer deux ans minimum de formation spécialisée en pédopsychiatrie ». La DGOS a précisé qu’il leur restait encore « un mois à un mois et demi » pour se décider.