Société de l'Information Psychiatrique

Médecins coordonnateurs

Article R 3711-1
La liste des médecins coordonnateurs prévue à l’article L. 3711-1 est établie tous les trois ans par le procureur de la République après avis du conseil départemental de l’ordre des médecins et du préfet. Elle peut faire l’objet de mises à jour régulières.

Article R 3711-2
Un médecin coordonnateur peut être inscrit sur les listes de plusieurs tribunaux de grande instance. Lorsqu’il existe plusieurs tribunaux de grande instance dans le département, il est établi une liste pour chaque tribunal. Une liste commune au département peut être établie conjointement par les procureurs de la République compétents.

Article R 3711-3
Peuvent être inscrits sur la liste des médecins coordonnateurs, sur leur demande, les psychiatres :
1º Inscrits à un tableau de l’ordre des médecins ;
2º Exerçant en qualité de spécialiste depuis au moins trois ans ;
3º N’ayant pas de condamnation justifiant une inscription au bulletin nº 2 du casier judiciaire pour des agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes moeurs ;
4º N’ayant fait l’objet ni de sanctions mentionnées à l’article L. 4124-6 et à l’article L. 145-2 du code de la sécurité sociale, pour des agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes moeurs, ni de suspension au titre de l’article L. 4122-3.

Peuvent également être inscrits sur cette liste et sous les mêmes réserves, les médecins ayant suivi une formation, délivrée par une université ou par un organisme agréé de formation médicale continue, répondant aux conditions fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.

Article R 3711-4
Lorsqu’un praticien hospitalier exerce les fonctions de médecin coordonnateur, celles-ci sont exercées dans le cadre des missions définies au d) de l’article 28 du décret nº 84-131 du 24 février 1984 portant statut des praticiens hospitaliers.

Article R 3711-5
Le praticien qui souhaite exercer les fonctions de médecin coordonnateur adresse une demande au procureur de la République. Cette demande est assortie des renseignements et documents suivants :
1º Nature des activités professionnelles, lieux et dates d’exercice ;
2º Copies des titres et diplômes ;
3º Attestation justifiant d’au moins trois ans d’inscription au tableau de l’ordre des médecins et de l’absence de sanctions disciplinaires mentionnées à l’article R. 3711-3, ainsi que de suspension au titre de l’article L. 4122-3 ;
4º Le cas échéant, attestation de formation.

Article R 3711-6
La radiation d’un médecin coordonnateur intervient dès lors que l’une des conditions prévues à l’article R. 3711-3 cesse d’être remplie.
Elle est décidée par le ou les procureurs de la République compétents.
Elle peut en outre faire l’objet d’une demande motivée du juge de l’application des peines, du juge des enfants ou du préfet en cas de manquement du médecin coordonnateur à ses obligations.
Le procureur de la République informe de cette radiation le juge de l’application des peines concerné. Ce dernier en avertit les médecins traitants et les personnes condamnées en relation avec ce médecin coordonnateur.
Le médecin coordonnateur peut exercer un recours devant la première chambre civile de la cour d’appel. Ce recours n’est pas suspensif. Il est formé par simple déclaration au secrétariat-greffe, ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception adressée au secrétaire-greffier, dans le délai d’un mois, qui court à compter du jour de la notification de cette radiation.

Article R 3711-7
Un médecin coordonnateur peut se désister de la liste. Il en informe par lettre recommandée avec avis de réception le procureur de la République, le ou les juges de l’application des peines l’ayant désigné, ainsi que les médecins traitants et les personnes condamnées qui sont en relation avec lui.
Son désistement prend effet trois mois après en avoir informé les personnes mentionnées à l’alinéa précédent.

Article R 3711-8
Le médecin coordonnateur est désigné par une ordonnance du juge de l’application des peines.
Cette désignation peut intervenir avant la libération d’un condamné détenu.
Ne peut être désigné comme médecin coordonnateur par le juge de l’application des peines un praticien qui :
1º Présente un lien familial, d’alliance ou d’intérêt professionnel avec la personne condamnée ;
2º Est son médecin traitant ;
3º A été désigné pour procéder, au cours de la procédure judiciaire, à son expertise.

Le médecin coordonnateur ne peut devenir le médecin traitant de la personne condamnée ou être désigné pour procéder, au cours du suivi socio-judiciaire, à son expertise.

Un arrêté du ministre chargé de la santé fixe le nombre de personnes condamnées que peut suivre au plus un médecin coordonnateur.

Article R 3711-9
Lorsque la liste des médecins coordonnateurs n’a pu être établie, ou qu’aucun des médecins figurant sur cette liste ne peut être désigné, le juge de l’application des peines désigne comme médecin coordonnateur, à titre provisoire et pour une durée qui ne peut excéder un an, un médecin remplissant les conditions définies aux articles R. 3711-3 et R. 3711-8 après avoir préalablement recueilli son consentement et celui du procureur de la République.
Dans les cas mentionnés aux articles R. 3711-6 à R. 3711-8, ainsi qu’en cas de force majeure, le juge de l’application des peines désigne, en remplacement du médecin initialement saisi, dans les mêmes conditions, un autre médecin coordonnateur.

Article R 3711-10
Le juge de l’application des peines adresse au médecin coordonnateur la copie des pièces de la procédure utiles à l’exercice de sa mission. Le médecin coordonnateur lui restitue ces pièces lorsqu’il cesse de suivre la personne condamnée.

Article R 3711-11
Les médecins coordonnateurs perçoivent, pour chaque personne condamnée suivie par eux, une indemnité forfaitaire annuelle, dans des conditions fixées par arrêté des ministres chargés du budget, de la justice et de la santé.
Choix du médecin traitant

Article R 3711-12
Le médecin coordonnateur désigné par le juge de l’application des peines convoque la personne condamnée à un suivi socio-judiciaire comprenant une injonction de soins pour un entretien au cours duquel il lui fait part des modalités d’exécution de cette mesure et l’invite à choisir un médecin traitant.
Lorsque la personne condamnée est mineure, le choix du médecin traitant est effectué par les titulaires de l’autorité parentale ou, à défaut, par le juge des tutelles. L’accord du mineur sur ce choix est recherché.
Lorsque la personne condamnée est un majeur protégé, ce choix est effectué, dans les mêmes conditions, par l’administrateur légal ou le tuteur, avec l’autorisation du juge des tutelles ou du conseil de famille.
Le médecin coordonnateur peut refuser d’avaliser le choix d’un médecin traitant par la personne condamnée s’il estime que celui-ci n’est manifestement pas en mesure de conduire la prise en charge d’auteurs d’infractions sexuelles.

Article R 3711-13
En cas de désaccord entre le père et la mère, le juge aux affaires familiales choisit le médecin traitant du mineur dans les conditions de l’article 372-1-1 du code civil.

Article R 3711-14
Le médecin coordonnateur informe le médecin traitant désigné dans les conditions de l’article R. 3711-12 et s’assure de son consentement pour prendre en charge la personne condamnée.
Le médecin traitant confirme son accord par écrit, dans un délai de quinze jours, au médecin coordonnateur. En cas de silence gardé à l’expiration de ce délai, ou en cas de réponse négative, le médecin coordonnateur invite la personne condamnée à choisir un autre médecin traitant.

Article R 3711-15
Lorsque aucun médecin traitant n’a pu être choisi, le médecin coordonnateur en informe le juge de l’application des peines.
Dans le cas mentionné au quatrième alinéa de l’article R. 3711-12, le juge de l’application des peines convoque, en présence du médecin coordonnateur, la personne condamnée, et s’il y a lieu, les titulaires de l’autorité parentale à son égard, pour tenter de parvenir à un accord sur le choix du médecin traitant.
Lorsque aucun accord n’a pu être obtenu, le juge de l’application des peines désigne comme médecin traitant un médecin pressenti par la personne condamnée, après s’être assuré de son consentement et après l’avis du médecin coordonnateur.
Si le juge de l’application des peines estime impossible de procéder à cette désignation, il peut ordonner, en application des dispositions de l’article 763-5 du code de procédure pénale, la mise à exécution de l’emprisonnement encouru.

Article R 3711-16
A l’égard d’un condamné mineur, en cas de carence des titulaires de l’autorité parentale, le juge des enfants, agissant en qualité de juge de l’application des peines, procède à la désignation du médecin traitant, dans les mêmes conditions que celles de l’article R. 3711-15, après avoir recueilli l’avis du mineur.

Article R 3711-17
Les dispositions de la présente section peuvent être mises en oeuvre avant la libération d’un condamné détenu.

Déroulement de l’injonction de soins


Article R 3711-18
Les relations entre la personne condamnée et le médecin traitant sont régies, sous réserve des dispositions du présent titre, par le code de déontologie médicale.
Le juge de l’application des peines ne peut intervenir dans le déroulement des soins décidés par le médecin traitant.

Article R 3711-19
Au cours de l’exécution du suivi socio-judiciaire comprenant une injonction de soins, la personne condamnée peut demander au médecin coordonnateur de changer de médecin traitant. Le médecin coordonnateur en informe le médecin traitant initialement désigné.
Les dispositions des articles R. 3711-12 à R. 3711-17 sont alors applicables.

Article R 3711-20
Au cours de l’exécution du suivi socio-judiciaire comprenant une injonction de soins, le médecin traitant peut décider d’interrompre le suivi d’une personne condamnée. Il en informe alors sans délai le médecin coordonnateur et la personne condamnée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Les dispositions des articles R. 3711-12 à R. 3711-17 sont alors applicables.

Article R 3711-21
Au cours de l’exécution du suivi socio-judiciaire comprenant une injonction de soins, le médecin coordonnateur convoque périodiquement, et au moins une fois par an, la personne condamnée, pour réaliser un bilan de sa situation, afin d’être en mesure de transmettre au juge de l’application des peines les éléments nécessaires au contrôle de l’injonction de soins.

Article R 3711-22
Les pièces de procédure adressées au médecin traitant en application des dispositions de l’article L. 3711-2 lui sont remises par le médecin coordonnateur.
Quand il cesse de suivre la personne condamnée, le médecin traitant retourne ces pièces au médecin coordonnateur, qui les transmet au juge de l’application des peines.

Article R 3711-23
Les expertises médicales ordonnées par le juge de l’application des peines, soit sur proposition du médecin traitant, soit sur celle du médecin coordonnateur, sont régies par le code de procédure pénale.
Une copie de ces expertises est communiquée au médecin coordonnateur ainsi que, dans les conditions prévues à l’article R. 3711-22, au médecin traitant.

Article R 3711-24
Ainsi qu’il est dit à l’article R. 61-5 du code de procédure pénale, lorsque le suivi socio-judiciaire accompagne une peine privative de liberté, la période pendant laquelle le condamné se trouve en permission de sortir, ou est placé sous le régime de semi-liberté ou fait l’objet d’un placement extérieur ou d’un placement sous surveillance électronique ne s’impute pas sur la durée du suivi socio-judiciaire.