Société de l'Information Psychiatrique

L’EPSM de Saint-André pose des conditions pour valider le GHT psychiatrique du Nord-Pas-de-Calais


Publié le 27/01/17

La direction de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de l’agglomération lilloise à Saint-André-lez-Lille demande l’assurance de plusieurs garanties pour signer la constitution du GHT psychiatrique du Nord-Pas-de-Calais. Notamment, une gouvernance équilibrée au sein du GHT et un territoire de santé mentale pour l’arrondissement de Lille.

Le directeur de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de l’agglomération lilloise à Saint-André-lez-Lille (Nord), Jean-Marie Maillard, a annoncé que des garanties sont attendues pour que puisse se concrétiser le groupement hospitalier de territoire de psychiatrie du Nord-Pas-de-Calais (GHT psychiatrie 59-62). Ce GHT doit fédérer l’EPSM Lille-Métropole d’Armentières (Nord), désigné établissement support en octobre dernier (lire notre article), l’EPSM de l’agglomération lilloise, l’EPSM des Flandres à Bailleul (Nord) et l’EPSM Val-de-Lys-Artois à Saint-Venant (Pas-de-Calais). À l’occasion de la cérémonie des vœux de la direction le 20 janvier, Jean-Marie Maillard a rappelé le contexte de ce projet de GHT. « Très tôt, [avant même la promulgation de la loi de Santé], avec les autres EPSM du Nord-Pas de Calais […], nous avons pris le parti commun de réclamer la constitution d’un groupement dédié à la psychiatrie« . Le but est de faire valoir la spécificité de l’organisation territoriale des EPSM et de leur mode de fonctionnement. « C’est d’ailleurs sur cette spécificité rappelant deux logiques territoriales distinctes — la métropole lilloise d’une part, la Flandre intérieure, l’Artois et le Littoral d’autre part — que le directeur général (DG) de l’ARS* a arrêté le périmètre du GHT et que les acteurs ont commencé à travailler« , a-t-il poursuivi. Malheureusement, a annoncé le directeur, « d’importantes divergences méthodologiques conduisent aujourd’hui à une situation de blocage, raison pour laquelle, en total accord avec le conseil de surveillance, je n’ai pas encore signé la convention constitutive du GHT« .

Rétablir la confiance, avec des garanties pour l’EPSM

Jean-Marie Maillard a néanmoins assuré que « contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là« , l’EPSM de l’agglomération lilloise « ne « boude » pas la décision de l’ARS » de désigner l’EPSM d’Armentières comme établissement support du GHT. « Nous avons pris acte de cette décision, même si les conditions n’ont pas été réunies pour que cela se fasse dans un climat de confiance« , a-t-il commenté. Pour que cette confiance revienne, il faut que le consensus se fasse autour d’un projet d’organisation sanitaire commun, sur la base d’un projet médical partagé (PMP) respectant les orientations fixées en mai 2016 par le DG de l’ARS, a-t-il expliqué. Et donc un PMP répondant aux besoins de la population, « selon les valeurs de proximité et de continuité des soins qui ont fondé la politique de secteur« . Pour l’arrondissement de Lille, ces principes rappellent que les travaux doivent être exclusivement guidés par une logique sanitaire, a-t-il insisté.

La reconnaissance d’un territoire de santé mentale en garantie

L’EPSM exige dès lors deux garanties pour concrétiser le GHT. La première passe par « la reconnaissance officielle d’un territoire de santé mentale de l’arrondissement de Lille« . Selon Jean-Marie Maillard, « l’ARS y semble favorable » puisqu’elle reconnaît l’antériorité des partenariats et l’organisation de filières spécifiques de prises en charge entre les EPSM de Saint-André, d’Armentières, le Groupement des hôpitaux de l’institut catholique de Lille (GHICL) et le CHRU de Lille. Ce dernier « partage avec [l’EPSM] cette vision territoriale dont il faut rappeler qu’elle demeure l’axe majeur de notre projet médical« . Pour le directeur, il faut concrétiser cette approche territoriale par la constitution d’une communauté psychiatrique de territoire (CPT) afin de rendre l’offre de soins et d’accompagnement « plus cohérente et plus lisible » pour les usagers et leurs proches.

La deuxième garantie indispensable à la réussite d’un projet commun de GHT, estime Jean-Marie Maillard, « c’est le respect d’un cadre conventionnel légal qui puisse conforter la responsabilité de l’établissement-support tout en préservant une gouvernance équilibrée au sein du GHT« . Ce cadre doit tenir compte de l’histoire, de l’identité et de l’autonomie des établissements qui le constituent, a-t-il développé. D’ici quelques semaines, il discutera donc de ces sujets avec la future directrice de l’établissement-support, Valérie Beneat, dont il sait « déjà la bonne connaissance du contexte local et territorial« .

Caroline Cordier

Psychiatrie: les EPSM du Nord se répondent par discours de vœux interposés sur le GHT

ARMENTIERES, SAINT-ANDRE-LEZ-LILLE (Nord), 30 janvier 2017 (APMnews) – Les directeurs des établissements publics de santé mentale (EPSM) de Lille métropole et de l’agglomération lilloise se sont apostrophés par discours de voeux interposés, alors que l’EPSM de l’agglomération lilloise n’a pas signé la convention constitutive du groupement hospitalier de territoire (GHT) de psychiatrie Nord-Pas-de-Calais, duquel l’EPSM de Lille métropole est établissement-support.

Le GHT de psychiatrie Nord-Pas-de-Calais est composé de l’EPSM de Lille-Métropole (Armentières, Nord) et l’EPSM des Flandres (Bailleul, Nord) en direction commune, de l’EPSM Val-de-Lys-Artois (Saint-Venant, Pas-de-Calais) et de l’ESM de l’agglomération lilloise (Saint-André-Lez-Lille, Nord) (cf APM VL7OH1B8U).

Dans son discours de voeux dont APMnews a eu copie, le directeur par intérim de l’EPSM Lille Métropole, Eric Krzykala, a « remercié l’ensemble des participants qui ont animé les débats et les travaux préparatoires à la création de ce GHT ainsi que la confiance qui s’est traduite au travers de la désignation de l’EPSM Lille Métropole comme établissement support du GHT ».

Et il a ajouté: « Même si l’un des représentants des établissements partie au groupement ‘boude' » la décision de l’agence régionale de santé (ARS) de faire de Lille Métropole l’établissement support, « il est grand temps, dans l’intérêt de la discipline et de l’intérêt général, de prendre sa place à la table des négociations et d’engager les travaux et réflexions nécessaires ».

Quelques jours plus tard, le directeur de l’EPSM de l’agglomération lilloise, Jean-Marie Maillard, a rétorqué, dans son discours de voeux dont APMnews a eu copie, que « contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, l’EPSM de l’agglomération lilloise ne ‘boude’ pas la décision de l’ARS de désigner l’EPSM d’Armentières comme établissement support »…

« Nous avons pris acte de cette décision, même si les conditions n’ont pas été réunies pour que cela se fasse dans un climat de confiance », a-t-il commenté, soulignant « d’importantes divergences méthodologiques conduis[a]nt aujourd’hui à une situation de blocage, raison pour laquelle, en total accord avec le conseil de surveillance, je n’ai pas encore signé la convention constitutive du GHT ».

« Je veux croire que nous n’avons que provisoirement perdue » la confiance, a-t-il signifié, estimant que « pour qu’elle revienne, il faut que le consensus se fasse autour d’un projet d’organisation sanitaire commun, sur la base d’un projet médical partagé respectant les orientations fixées » par l’ARS et « donc, répondant aux besoins de la population, selon les valeurs de proximité et de continuité des soins qui ont fondé la politique de secteur ».

La nécessité de « deux garanties »

« La concrétisation du GHT de psychiatrie du Nord-Pas-de-Calais ne pourra passer que par l’assurance de deux garanties », a-t-il ensuite insisté.

La première « est aussi logique qu’évidente », a-t-il commenté. « C’est la reconnaissance officielle d’un territoire de santé mentale de l’arrondissement de Lille. »

« L’ARS y semble favorable, reconnaissant l’antériorité des partenariats, l’organisation de filières spécifiques de prises en charge entre les EPSM de Saint-André et d’Armentières, le GHICL [Groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille], et bien sûr le CHRU de Lille qui partage avec nous cette vision territoriale », a-t-il complété.

Il a ajouté que cette approche territoriale devrait se concrétiser par la constitution d’une communauté psychiatrique de territoire (CPT) « afin de rendre l’offre de soins et d’accompagnement plus cohérente et plus lisible ».

« La deuxième garantie indispensable à la réussite d’un projet commun de GHT, c’est le respect d’un cadre conventionnel légal qui puisse conforter la responsabilité de l’établissement-support tout en préservant une gouvernance équilibrée au sein du GHT tenant compte de l’histoire, de l’identité et de l’autonomie des établissements qui le constituent », a-t-il asséné.

Pour rappel, Valérie Bénéat-Marlier, conseillère fonction publique hospitalière au cabinet de la ministre de la fonction publique, Annick Girardin (cf APM CDB3O57ESI), doit très prochainement prendre la direction de l’EPSM Lille Métropole (cf APM SAN9OG0WAH).

Dans son discours, Jean-Marie Maillard a assuré qu’il aurait donc, « d’ici quelques semaines l’occasion de discuter de ces sujets » avec elle, en soulignant: « Je sais déjà [sa] bonne connaissance du contexte local et territorial »…